communiqué (@ODDH_Djibouti)

COMMUNIQUE DE PRESSE

Djibouti, le 03 mars 2013

Procès de trois (3) cheiks

Apres présentation devant le parquet d’Abdourahman Barkat, Abdourahman Bachir et de Guirreh Meidal, le Procureur Maki, représentant le ministère public a porté plainte contre les 3 cheiks sous les chefs d’inculpation participation à une manifestation interdite, incitations à l’insurrection et troubles à l’ordre public. Les accusés ont réfuté catégoriquement les faits qui leur étaient reprochés.

Même si le Procureur n’a pas réussi à prouver un quelconque chef d’accusation, ni apporter une preuve matérielle, ni à démontrer comme il le souhaitait que ces 3 hommes représentaient un quelconque danger pour la république, il n’hésita pas dans son réquisitoire a demandé à ce qu’ils soient condamnés à 3 ans de prison ferme et à 10 ans de privation de leurs droits civiques, civils et de famille. Est-ce des criminels notoires pour demander une telle peine ?

Les plaidoiries de la défense ont porté sur le non-respect des procédures du code pénal voire la nullité des actes de procédure et la fabrication des faits. A la fin, leur avocat maitre Zakaria a plaidé pour la relaxe pure et simple de ses clients qui pour lui ne sont pas accusés pénalement mais poursuivis pour leur engagement politique.

En conclusion, le président de l’audience a décidé de mettre le jugement en délibéré pour le 10 mars 2013.

Quel est le nombre des citoyens aujourd’hui en détention ?

Il est très difficile voire impossible d’avoir des chiffres exactes des personnes actuellement détenus à Gabode, Nagad, dans les différents commissariats ou dans les différentes brigades. Les libérations comme les arrestations sont devenues ces derniers jours les 2 faces d’une pièce de monnaie.

Youssouf Guedi et Awad Moussa qui étaient en mandat de dépôt à Gabode depuis le mercerdi 27 févier 2013 ont bénéficié ce dimanche 3 mars d’une liberté provisoire. D’ailleurs, c’est grâce à eux que nous avons appris que certains candidats de l’USN (coalition de l’opposition) à la députation sont depuis hier à la prison de Gabode. Il s’agit de Dirir Said Iyeh, Idriss Aden Osman et Moussa Houssein Abdi. En outre, Ali Mohamed Aras, enseignant de carrière et membre de la commission de la communication de l’USN est lui aussi à Gabode depuis jeudi 28 février 2013 avec plus de 33 autres comme Osman Hassan, chef de service au ministère des Biens Waqfs transféré aujourd’hui.

Arrestations et détentions arbitraires, intimidations, harcèlements, humiliations, provocations, …, sont devenus les lots quotidiens des citoyens djiboutiens ces derniers jours. Pourquoi le pouvoir actuel veut rompre la légalité et pousser les citoyens vers la radicalité ?

Nous pensons qu’il est temps de s’assoir autour d’une table pour trouver des compromis, un consensus et des solutions partagées à la crise actuelle.

L’ODDH appelle un dialogue rapide et constructif de tous les partis pour que notre pays retrouve la tranquillité et la paix sociale.

L’ODDH condamne fermement lesviolations récurrentes du droit de la personne garanti par la constitution.

L’ODDH demande la libération immédiate et sans conditions de toutes les personnes arrêtées depuis le dimanche 24 février 2013.

Agir pour la démocratie, la dignité et la justice.

Le Président de l’ODDH

Farah Abdillahi Miguil